Patrice Clos, secrétaire national de FO Transports, explique pourquoi son organisation assigne les partenaires sociaux ayant conclu l’accord sur le CFA devant le TGI de Paris, le 17 janvier 2012. Et redit son désaccord sur le fond.
L’Officiel des Transporteurs : FO et la CGT assignent en référé les organisations syndicales et patronales qui ont signé l’accord sur le CFA en mai 2011. Quelles sont vos motivations ?
Patrice Clos : "Notre propos est de rappeler que la négociation sur le CFA ne s’est pas déroulée dans les règles. J’en veux pour preuve que les convocations pour la première réunion nous ont été envoyées le vendredi pour le lundi. Difficile dans ces conditions de constituer une délégation. Les autres syndicats étaient mieux informés que nous car ils fonctionnaient en bilatérales alors que la CGT et nous avions été mis hors jeu.
Sur le fond, nous tenons également à manifester notre désaccord. Les propositions qui ont été faites ne permettent pas la pérennisation du CFA, sans compter qu’on nous faisait passer d’un seul coup de 55 à 57 ans, un âge où la pénibilité (travail de nuit, horaires décalés, stress) prend tout son sens.

Vous soulevez également la question du financement du CFA ?
Cet accord pose problème pour les carrières longues, notamment en termes de financement car la modification Fillon a raccourci les paliers de financement. Moi, je suis administrateur au Fongecfa. Avec la modification Fillon, ce sont 41 millions d’euros qui vont manquer dans les caisses dans les prochaines années. Lorsque je pose la question, personne ne me répond. En fait, dans l’accord, on a fait croire n’importe quoi aux autres organisations syndicales sur la participation financière de l’État au-delà des deux prochaines années.

L’accord a été tout récemment étendu à l’ensemble des entreprises...
Cela ne change rien à notre détermination. D’une part, au-delà du référé sur l’accord, nous voulons de vraies négociations sur le fond et sommes décidés à aller jusqu’au bout s’il le faut.
D’autre part, l’extension va nous inciter à aller au tribunal administratif pour en contester l’application, laquelle n’a pas été effectuée selon nous dans les règles."
Par Slimane Boukezzoula | L’Officiel des Transporteurs |11/01/2012|